Mon sang n’a fait qu’un tour, c’est un immeuble de l’école d’Amsterdam me dis-je, j’en suis sûr ça se voit trop. J’ai dû passer devant plein de fois en faisant des tours de drooderfiets dans le quartier.
En fait nan, je découvre ce bâtiment pour la première fois.
Cet immeuble situé sur la Holendrechtstraat à Amsterdam est une œuvre de l’architecte Margaret Staal-Kropholler, une figure pionnière de l’architecture néerlandaise dont j’apprends le nom aujourd’hui. Effectivement conçu dans le style distinctif de l’École d’Amsterdam, cet immeuble se distingue par sa façade en brique qui semble parcourue de vagues, grâce à des balcons et des avancées arrondis.
Ces arrondis ne sont pas sans rappeler l’immeuble De Dageraad (par Michel de Klerk et Piet Kramer) à quelques centaines de mètres de là dans le Pijp, dont j’utilisais la photo sur mon article présentant l’école d’Amsterdam. À l’époque je passais sous silence le nom de Margaret Staal-Kropholler, persuadé que l’école d’Amsterdam était un repaire d’hommes comme beaucoup de cercles dans ces années 20. J’avais tort et pizzaroquette me le rappelle en m’encourageant à écrire sur elle (si si !).

Une promenade de quartier organisée par Het Schip, le musée de l’école d’Amsterdam nous apprend comment la contribution de Margaret Kropholler à l’architecture de son époque est loin d’être anecdotique et ce, justement parce qu’elle est une femme. Elle se considérait architecte de métier mais aussi femme au foyer comme toutes les femmes de son époque. Grâce à cela elle travaillait plus souvent sur des maisons ou des immeubles résidentiels et portait plus d’attention à l’aménagement des intérieurs au point de devenir une pionnière du fonctionnalisme et du modernisme.
Lors de cette promenade, l’architecte Marloes van Haaren, qui a restauré la maison préférée de pizzaroquette, précise que cette maison a été sauvée de la destruction il y a 30 ans. Ce n’est que dans les années 90 qu’a commencé à apparaitre un intérêt pour l’école d’Amsterdam. Marloes van Haaren explique que durant la rénovation, elle a eu l’idée de regrouper deux cages d’escalier mais qu’elle a appris plus tard que cette idée avait déjà été proposée par l’architecte d’origine. « Il ne peut y avoir qu’une femme pour voir ce qui est pratique » ajoute-t-elle avant un « haha ».